Fiche N°6 – DVF dans l’écosystème des données
La fiche en bref
En matière de foncier et d’aménagement du territoire, plusieurs bases de données complémentaires peuvent permettre l’évaluation immobilière, l’observation et l’élaboration de stratégies territoriales. Certaines bases sont polyvalentes et d’autres plus spécialisées pour l’un de ces usages. La base DVF fait partie de cet écosystème. Il existe également des bases de données locales, propres à des territoires particuliers, qui viennent compléter cet écosystème national.
Ces bases d’information présentent des différences. Cela suppose de bien connaître leurs atouts et leurs faiblesses. Des comparaisons générales ou appliquées ont été menées par certains utilisateurs pour améliorer la compréhension des bases et de leurs complémentarités.
L’acte
La base DVF est élaborée en aval de l’acte authentique alors que d’autres bases sont construites en amont ou au moment de l’acte.
La gratuité
L’exhaustivité
Parmi les critères de comparaison entre les différentes bases de données, celui de l’exhaustivité est central.
6.1 Une panoplie de bases de données complémentaires
DVF s’inscrit dans un écosystème de données foncières et immobilières. Les données fournies par la DGFiP dans le cadre de ce service sont ainsi complémentaires d’autres données mises à disposition par d’autres acteurs.
Chaque base a ses avantages et ses inconvénients. La complémentarité permet ainsi des usages variés et des analyses pertinentes et fiables.
6.2 Des données collectées à différentes étapes
Des bases de données complémentaires existent aux différentes étapes successives d’une mutation, en amont et en aval de l’acte lui-même. Le croisement et la comparaison de ces bases permettent de disposer d’un observatoire foncier assez complet.
La déclaration d’intention d’aliéner (DIA) est une formalité imposée à tout propriétaire qui souhaite vendre un bien immobilier dans les périmètres où existe un droit de préemption. La déclaration est un acte juridique par lequel le propriétaire notifie au bénéficiaire du droit de préemption (généralement une collectivité publique) son intention de vendre son bien et les conditions de la vente (notamment le prix). C’est le notaire qui se charge d’établir la DIA, généralement après la signature de la promesse de vente. L’acte authentique de vente ne peut être signé avant que la déclaration d’intention d’aliéner n’ait été déposée et que le bénéficiaire ait formulé son renoncement à préempter.
6.3 Comparatif des principales sources de données foncières et immobilières
La comparaison entre les principales sources de données sur les transactions immobilières permet de souligner les points forts et les points faibles de chacune de ses bases. Ce savoir est essentiel à une utilisation agile et pertinente de l’ensemble de ces bases et à leur interconnexion.
L’EPF Normandie a réalisé un comparatif des principales sources de données de connaissance des transactions immobilières, présenté ci-dessous.
Outre l’écosystème national des données, il existe également des bases de données à l’échelle locale, propres à chaque territoire.
Avantages | Inconvénients | ||
DIA | Eléments communs |
|
|
Safer |
|
|
|
Droit de PréemptionUrbain |
|
|
|
Espaces Naturels Sensibles |
|
|
|
Actes notariés | Documents papiers |
|
|
BIEN (Île-de-France)
PERVAL (Province) |
|
|
|
DVF |
|
|
|
Enquêtes | EPTB (Enquête sur le Prixdes Terrains à Bâtir) |
|
|
ECLN (Enquête sur la Commercialisation des Logements Neufs) |
|
|
6.4 Une comparaison DVF / PERVAL
Début 2013, l’AUDAP (Agence d’Urbanisme Atlantique & Pyrénées) a essayé de retrouver des biens dans DVF et dans PERVAL, en prenant les mêmes critères (à savoir : date de mutation, parcelle, prix, nombre de pièces et surface).
6.4.1 Pays de Nay
Une première étude porte sur la Communauté de communes Pays de Nay. Pour l’année 2010, il y a le même nombre d’appartements vendus dans les deux bases, 17. Seulement 6 appartements sont communs aux deux bases. Ces 6 biens ont le même nombre de pièces, mais pas forcément la même superficie. Pour les biens qui ne se trouvent que dans l’une des deux bases, ni le prix, ni la parcelle, ni la surface ne correspondent. Il s’agit donc de biens complètement différents.
6.4.2 Bayonne
Si l’on prend les 3 critères : Bayonne, 2010 et appartements, on compte 490 biens dans DVF et 461 dans PERVAL.
Sur 249 biens situés sur la même parcelle et vendus le même jour, 53 biens sont renseignés de manière strictement identique dans DVF et dans PERVAL et 196 ont des différences de prix et/ou taille et/ou surface.
6.5 Une comparaison DVF / BIEN
La DRIEA Île-de-France a procédé à une comparaison des bases BIEN- et DVF sur les logements en Ile-de-France. Bien que les données issues des deux bases proviennent des actes notariés (directement pour la base BIEN, via la publicité foncière pour DVF), le dispositif de renseignement n’est pas identique.
Le site Immoprix (www.immoprix.com) délivre les chiffres de l’immobilier des notaires en France, hors Ile-de-France, ce qui correspond à la base PERVAL.
Les données de la base BIEN, pour l’Ile-De-France, peuvent être obtenues sur le site de la Chambre des Notaires de Paris (www.paris.notaires.fr).
6.5.1 Les maisons
Le nombre de transactions de la base DVF est supérieur au nombre de transactions brutes de la base BIEN (avant redressement*), ce qui pourrait renforcer l’hypothèse que la base DVF est plus exhaustive. Une fois le redressement* effectué, le nombre de transactions devient supérieur dans la base BIEN. Les prix moyens des transactions sont plus élevés dans la base DVF que dans la base BIEN, ce qui peut s’expliquer en partie par le fait que la base BIEN recense mal les logements neufs, dont le prix est supérieur à celui des logements anciens.
6.5.2 Les appartements
Le même test a été réalisé pour les appartements avec le même constat pour la volumétrie des ventes. Le nombre de transactions dans DVF est supérieur à celui de la base BIEN brute mais les écarts sont assez faibles. En revanche, avec les valeurs redressées* on comptabilise 30 % de transactions supplémentaires dans la base BIEN. Pour les appartements, les écarts entre les deux bases sont faibles pour le prix moyen global des transactions. Le rapport est identique : les prix moyens sont légèrement plus élevés dans la base DVF que dans la base BIEN.
Extrait de la note « Les marchés fonciers et immobiliers en Île-de-France sur la période 2006-2011 – Exploitations des données à partir des bases DVF et BIEN » publiée par la DRIEA en octobre 2013
* 90% des transactions du cœur de l’agglomération parisienne sont intégrées dans la base BIEN mais ce taux baisse dans les départements de grande couronne. Pour pallier cet écueil, un redressement de la base est effectué, en appliquant un coefficient aux différents indicateurs (montants des transactions, nombre de transactions, etc.). Ce coefficient correspond au poids des transactions figurant dans la base par rapport au nombre de transaction estimé par une enquête complémentaire auprès des études notariales.
6.6 Une comparaison DVF / DIA
Le Département de l’Hérault dispose depuis le milieu des années 1980 d’un observatoire foncier basé sur l’analyse des DIA. Il a procédé à une comparaison entre les DIA et les données DVF. Cela permet notamment de mesurer l’apport du fichier DVF pour le Département. DVF complète l’observatoire foncier pour une meilleure connaissance du marché immobilier et de son évolution dans l’Hérault.
Les objectifs poursuivis avec DVF sont :
- de réaliser des analyses statistiques du marché immobilier et de les partager
- de disposer de références de prix sur le marché bâti pour les négociateurs
Avantages | Limites | |
DVF |
|
|
DIA |
|
|
Les données DIA et les données DVF sont complémentaires. Les DIA permettent ainsi de qualifier les acquéreurs et les vendeurs ou encore d’observer les droits de préemption. DVF, de son côté, est une source gratuite, qui fournit des informations exhaustives sur les mutations réalisées, alors que les DIA se placent en amont de la transaction.